Antoine Watteau

Jean Antoine Watteau est né à Valenciennes le 10 octobre 1684 et il meurt à Nogent-sur-Marne le 18 juillet 1721. C'était un peintre français. Il est l'un des premiers representant du mouvement "rococo". Inspiré par la comedia dell ' Arte, il aime representer le theatre dans ces tableaux, que ce soit à travers les rideaux lourds ou les thèmes.

 

Etude de l'oeuvre : Pierrot

 

 

Ce tableau a été peint par Watteau entre 1718 et 1719. Il est exposé au musée du Louvre. Le Pierrot est l'un des personnages les plus celebre de la comédie italienne. Le thème de ce tableau vient certainement de l'experience que Watteau a eu en tant qu'eleve de Gillo, qui peignait entre autres de nombreux décors de théâtre. Ce fut l'un des tableaux favoris de La Case, son proprietaire au 19eme siecle.

La poesie transparait dans le regard de cet homme, plongé dans une regard vague. En un sens, il inspire la pitié par le ridicule (vêtements mal ajustés) ; il est d'ailleurs la risée de ses camarades, représentés en arriere plan. Le décor est de toute évidence d'inspiration théâtrale : Pierrot semble comme monté sur scène et le fond paysagé est peu vraissemblable.

Ce tableau a longtemps été appellé "Gilles", mais, on est certain qu'il represente Pierrot, c'est l'une des rares certitudes que l'on ait sur un tableau celebre, qui demeure enigmatique.

Watteau l'a peut-etre peint comme enseigne pour le café que tenait l'ancien acteur Belloni, qui s'était illustré dans le rôle de Pierrot.

 

Etude de l'oeuvre : Le pelerinage à l'île de Cythère

 

undefined

 

Cette oeuvre a été réalisé par Watteau en 1718. Le tableau est aujourd'hui exposé au musée du Louvre. En 1718, Watteau fit lui-même une réplique sensiblement différente de ce tableau intitulée "Embarquement pour Cythère", ayant appartenu à Frederic 2 de Pruce et il est exposé aujourd'hui au Château de Charlottenburg à Berlin.

Dans l'Antiquité, l'île de Cythère abritait un temple dédié à Aphrodite, déesse de l'amour. L'ile représentait le sybole des plaisirs amoureux.

Au premier plan, des couples se dirigent vers une barque sur laquelle deux pilotes s'apprêtent pour le départ vers Cythère. Le second plan est dominé par de grands arbres. Et l'arriere plan est dominé sur le coté gauche par le bleu de la mer et du ciel ainsi que le rose et le vert des montagnes lointaines.

On voit sur le tableau plusieurs signes mythologiques : une statue qui represente Venus, deesse de l'amour ; de gros bambins qui represente Eros, le dieu de l'amour et la poupe de la barque qui est ornée d'une coquille, le symbole de Venus.

Watteau a établit un certain equilibre dans la tableau en distribuant avec succés ses éléments. Il a peint d'une maniere rapide de maniere à faire des esquisses sans donner de lignes précises ou des effet de masses. 

Ses couleurs chaudes (or, roses, ...) sont accompagnés de vert et de bleu. Il fait des contrastes et des dégradations de lumiere pour representer les rayons du soleil marquant la fin de la journée. 

Il y a plusieurs symboles érotiques : la nacelle en forme de lit, ainsi que les couples enlacés qui évoquent l'amour, ce qui interprete le depart de ses personnages vers l'ile de Cythere, l'ile du plaisir et de l'amour.

Watteau a réalisé dans son tableau une scène de theatre qui comprend trois actions entre les couples : proposition et suplication de la part de l'homme à l'egard de la femme hésitante faisant semblant d'etre indifférente, puis acceptation de l'amante convaincue, anfin abandon du couple. 

On ne peut determiner par l'analyse picturale si les personnes viennent de débarquer sur l'ile ou si au contraire, elles s'apprêtent à la quitter, à regret. 

Les trois couples au premier plan représentent les étapes de la seduction amoureuse. De droite à gauche : le complimant galant, l'invitation à la danse et, enfin, l'enlacement. Le couple est accompagné d'un petit chien (on l'a parfois interprété comme un symbole érotique ou un symbole de fidèlité).

 

Etude de l'oeuvre : L'enseigne de Gersaint

 

 

Ce tableau a été réalisé par Antoine Watteau en quelques jours durant l'automne 1720, peu de temps avant sa mort. C'est une huile sur toile de grande dimension (1,66m par 3,06m). 

A l'origine, il servait de panneau publicitaire à l'un de ses amis, le marchand de tableau Edmé-Francois Gersaint, dont la gallerie était située à Paris, sur le pont Notre-Dame.

L'enseigne est accrochée quinze jours à l'exterieur et fait l'admiration de tout Paris avant que Guersaint ne vende aussitôt le tableau à Claude Glucq qui demandera au peintre Jean-Baptiste Pater de lui en faire une copie ; il le cèdera plus tard (sans doute à cause d'embarras financiers) à son cousin germain Jean Jullienne (un industriel) qui cèdera à son tours la toile en 1744 au conte de Rothenburg, l'agent du roi de Prusse Frédéric 2. Le chef d'oeuvre se trouve aujourd'hui à Berlin, au chateau de Charlottenburg.

Le tableau est d'une tres grande originalité car il représente une scène toute à fait ordinaire de la rue (un interieur de boutique avec ses clients et ses vendeurs). En traitant d'un sujet de la vie quotidienne, la toile est contraire à toutes les normes artistiques de l'époque", et represente une oeuvre completement atypique.

Cette "oeuvre de circonstance" réalise un double prodige : d'une part elle constitue un document inestimable sur la vie urbaine de l'époque et d'autre part, par la modernité de sa facture, elle annonce les grands observateurs de la vie parisienne que seront plus d'un siecle plus tard Daumier, Monet ou Degas. 

Il faut savoir que "l'enseigne de Guersaint" ne represente pas les vraies oeuvres vendues, les vrais clients, etc. D'ailleurs, les visages sont tres peu caracterisés, ce ne sont pas des portraits. Cette toile est donc une vision repensée, une vision idéale de la boutique de Guersaint. 

Il faut noter également qu'il manque la devanture (une femme est entrain de rentrer dans la boutique, sur la gauche) cela nous permet ainsi de voir les pavés de la rue. Dans le fond à droite, un marchand présente une scène mythologique. Le chien, à droite, dans l'angle, est directement inspiré du "Couronnement des Médicis" de Rubens. Watteau semble rendre hommage à ce grand peintre.