Jean-Auguste Dominique Ingres

Jean-Auguste Dominique Ingres est né le 29 août 1780 à Montauban et il meurt le 14 janvier 1867 à Paris. C'est un peintre français de style neo-classique.

 

Etude de l'oeuvre : La grande Odalisque

 

 

Cette oeuvre a été réalisée par Ingres en 1814 sur une commande de Caroline Murat.

Le mot Odalisque (du turc "Odalik") désigne une femme appartenant a un harem. Il y a donc la présence dans l'oeuvre de différents éléments et objets évoquant l'Orient (éventail, bijoux, turban, etc). Grâce a ces éléments, cette oeuvre pourrait se ratacher au courant orientaliste, mais, l'orientalisme d'Ingres est un orientalisme onirique et idéalisé (à l'inverse de Delacroix) qui couche sur le tableau une vision européenne d'orient fantasmé. Ingres peint une femme nue vus de dos, selon l'archétype de l'époque, c'est-à-dire sous la forme d'une femme nue offerte aux regards se prélassant de façon lascive.

On remarque au premier abord le dos particulierement long (trois vertebres supplémentaires sont presentes) et l'angle peu naturel formé par la jambe gauche. Mais, ces déformations sont voulues par Ingres, qui prefere volontairement sacrifier la vraissemblance pour la beauté. Cela se confirme par la vision de ses croquis de ce tableau, aux proportions parfaites : la déformation n'est intervenue que dans la mise en oeuvre finale.

Dans ce tableau, nous retrouvons toutes les caracteristiques de l'artiste : la perfection formelle, l'extrème minutie, la grande sensualité, les déformations anatomiques, le goût pour les formes géométriques, etc.

 

Etude de l'oeuvre : Le portrait de Monsieur Bertin

 

 

Cette oeuvre a été peinte par Ingres en 1832 et qui represente Louis-François Bertin, directeur du "journal des débats". Il est conservé au musée de Louvre. Le tableau est de format moyen (116cm par 96cm). 

Sur un fond brun éclairé par la droite du tableau, la silhouette massive de Bertin se détache, il est assis de trois-quart sur un fauteuil dont on ne voit qu'un accoudoir. Ses mains avec ses doigts écartés sont posées sur ses genoux. 

Bertin est âgé à l'époque de 66ans (il est né en 1766), il a les cheveux gris clairs presque blanc, le visage est de face et il à la fois une expression dure et ironique et il regarde le spectateur. Il est habillé d'une veste , d'un pantalon noir, d'un gilet brun en satin par dessus une chemise blanche dont le col dépasse. On aperçoit également une paire de lunettes qui sort de la poche droite du pantalon. On peut voir en bas du mur une décoration à motif grec ainsi qu'un reflet de fenêtre sur l'accoudoir du fauteuil.

 

Etude de l'oeuvre : Le bain turc

 

 

Cette oeuvre a été réalisée par Ingres en 1862. Ce tableau nous présente une foule de femmes nues dans un harem. Le contenu érotique du tableau ne provoqua pas de scandale (contrairement au "déjeuner sur l'herbe" de Manet en 1863) car il demeura longtemps dans des collections privées. Ingres etait âgé de 82 ans lorsqu'il réalisa ce tableau. L'oeuvre était à l'origine rectangulaire, ce n'est qu'en 1863 que le peintre lui donna la forme d'un "tondo".

Pour réaliser ce tableau, Ingres n'a eu recours à aucun modèle, mais, il s'inspire des nombreux croquis et tableaux qu'il a réalisés au cours de sa carrière.

Le premier acheteur du tableau (un parent de Napoléon III) le rendit au bout de quelques jours, sa femme le trouvant "peu convenable". Il est finalement acheté en 1865 par Khalil Bey, un ancien diplomate turc. Ce dernier l'ajouta à sa collection de peintures érotiques, qui contenait notamment "l'origine du monde" de Gustave Courbet. Au début du XXeme siecle, des mécènes voulurent offrir "le bain turc" au musée du Louvre mais le conseil du Musée refusa à deux occasions. Mais, le Louvre finit par l'accepter dans ses collections en 1911 grâce à un prêt de 150 000 francs par le mécène Maurice Fenaille qui leur permis d'acheter le tableau.